Belgian Hydrogen Council et WaterstofNet

03/06/2024

The Belgian Hydrogen Council and WaterstofNet

Stefan Van Laer, Manager Policy & International Relations chez WaterstofNet/Belgian Hydrogen Council


WaterstofNet – l’organisation à la tête du Waterstof Industrie Cluster (WIC) et qui a œuvré à la création du Belgian Hydrogen Council (BHC) – est la plateforme flamande de connaissance et de coopération sur l'hydrogène. Par la suite, le BHC, qui assume un rôle de coordination, a également été créé afin de mettre en lumière le rôle stratégique de la Belgique dans le domaine de l'hydrogène.

« WaterstofNet lance et coordonne des projets autour de l'hydrogène », précise Stefan Van Laer. « Par exemple, nous avons contribué à la mise en service du premier camion et du premier bus à hydrogène en Flandre. Nous avons également œuvré à la création de la première station à hydrogène au Benelux. »

« En outre, nous sommes une plateforme de connaissances et nous réalisons des études. Dans ce contexte, nous avons aussi cartographié le volume de la demande d'hydrogène dans le Benelux d'ici 2030 et 2050. Et grâce au programme Hydrogen Academy, nous offrons à nos membres et à des parties externes des formations dédiées à l'hydrogène. »

Plateforme de connaissances indépendante

« Nous coopérons aussi pleinement avec les différentes autorités (européennes, belges, flamandes et wallonnes), qui nous considèrent comme une plateforme de connaissances indépendante sur l'hydrogène. Par exemple, nous avons co-rédigé la vision de l'hydrogène du gouvernement flamand. »

« D’autre part, nous aidons évidemment aussi nos membres lorsqu'ils ont des questions à poser au gouvernement ou qu'ils sont confrontés à certains défis, par exemple en ce qui concerne l'octroi de permis environnementaux. »

« En 2016, nous avons créé le Waterstof Industry Cluster (WIC). Au départ, il comptait 20 entreprises, mais entre-temps, le WIC est passé à 180 membres, ce qui montre clairement que l'intérêt pour l'hydrogène a fortement augmenté ces dernières années. »

Belgian Hydrogen Council

« L'objectif principal du BHC est de mettre en avant l'industrie belge de l'hydrogène. Et c'est nécessaire, car nous sommes souvent assez modestes, alors que nous avons beaucoup à offrir, y compris sur le plan international. »

« Le BHC intervient également en tant que porte-parole de l'écosystème belge de l'hydrogène et conseille nos décideurs politiques sur le déploiement des stratégies régionales et fédérales en matière d'hydrogène. En outre, le BHC joue un rôle essentiel dans la mise en relation des écosystèmes industriels de l'hydrogène en Belgique et avec nos pays voisins. »

Renewable Energy Directive III 

« Nous sommes membres d'Hydrogen Europe, ce qui nous permet d'entretenir des contacts avec nos voisins sur des questions de politique européenne, telles que la Renewable Energy Directive III. Cette directive impose aux États membres de veiller à ce qu'au moins 42 % de l'hydrogène destiné aux applications industrielles soit d'origine renouvelable d'ici à 2030. »

« En soi, c'est déjà très ambitieux, mais en plus, la définition du terme « renouvelable » est appliquée de manière stricte. Elle se réfère uniquement à l'hydrogène produit par électrolyse à partir d'énergie renouvelable. En d'autres termes, l'hydrogène ne peut être produit qu'à des moments où l'énergie renouvelable - éolienne ou solaire - est disponible. Tout cela représente un véritable défi pour la compétitivité de notre industrie. »

Nouveaux utilisateurs d'hydrogène

« Aujourd'hui, le pôle pétrochimique d'Anvers – le deuxième au monde, après Houston aux États-Unis – utilise déjà 400 kilotonnes d'hydrogène par an. Mais de nouveaux utilisateurs font également leur apparition. »

« Par exemple, le secteur de l'acier en Belgique utilise aujourd'hui du coke comme matière première pour transformer le minerai de fer en fer liquide. Mais à terme, il souhaite modifier son processus de production et remplacer le coke par de l'hydrogène. Sans oublier que nous avons bien sûr besoin de beaucoup d'hydrogène pour les camions et le transport maritime. »

Électricité renouvelable au sein de l'UE

« Nous avons besoin de mécanismes de soutien compétitifs en Belgique – comme c'est déjà le cas dans nos pays voisins – pour aider à combler l'écart de prix entre l'hydrogène non renouvelable et l'hydrogène renouvelable. Cela permettra à la Belgique de conserver son importante base industrielle tout en continuant à attirer et à développer des projets novateurs en matière de production d'hydrogène. Ce faisant, il est important que nous créions des conditions de concurrence équitables avec nos voisins et que nous prenions également en compte le coût de l'électricité renouvelable entre les pays de l'UE. »

« Nous privilégions une approche par le biais de fonds européens distribués proportionnellement entre les différents États membres. De plus, des budgets devraient également être libérés pour l'hydrogène au niveau national. Un tel budget existe déjà en Allemagne, aux Pays-Bas et, depuis peu, en France. »

Ravitaillement en hydrogène dans un rayon de 15 km

En Belgique, une trentaine de stations placées à des endroits stratégiques pourraient constituer un réseau de couverture, sans que personne ne doive parcourir plus de 15 km pour s’approvisionner en hydrogène. 

Conformément à la directive européenne AFIR (Alternative Fuels Infrastructure Regulation), le gouvernement belge doit prévoir un minimum de 15 stations d'hydrogène, ce qui signifie qu'aujourd'hui – il y en a déjà huit – sept autres doivent être construites.

« Mais bien entendu, il serait préférable de disposer de 30 stations d’avitaillement en hydrogène », affirme Stefan. « Étant donné que de nombreuses concessions de stations-service situées à proximité des autoroutes doivent être renouvelées prochainement, le gouvernement pourrait obliger les exploitants à prévoir d’abord l'infrastructure de recharge et d'hydrogène nécessaire avant que la concession ne soit renouvelée. Ainsi, ces 30 stations seraient rapidement à portée de main »

Hydrogène renouvelable : l’importer ou non ?

« En Belgique, il y a peu de capacité disponible pour les énergies renouvelables – et donc pour la production d'hydrogène renouvelable –, ce qui signifie que nous devrons importer la majeure partie de notre hydrogène. »

« Néanmoins, il est logique de produire nous-mêmes une certaine quantité d'hydrogène renouvelable. D'une part, pour pouvoir démontrer nos projets technologiques autour de l'hydrogène et, d'autre part, pour aider à prévenir les déséquilibres sur le réseau électrique. »

« Nous utilisons de plus en plus d'énergies renouvelables – solaire et éolienne – mais compte tenu de la nature aléatoire de ces sources, notre réseau électrique est confronté à un défi majeur. En effet, la quantité d'énergie mise sur le réseau doit, à tout moment, être exactement égale à la quantité d'énergie consommée. Par conséquent, si le soleil perce les nuages de manière inattendue ou si le vent se lève soudainement, l'énergie supplémentaire doit être consommée immédiatement. Pour ce faire, il est possible de la convertir en hydrogène renouvelable. Cela permet de préserver l'équilibre du réseau et d'éviter le gaspillage de l'énergie renouvelable. »

« Mais nous avons également besoin d'une production locale d'hydrogène pour démontrer notre expertise technologique dans ce domaine. Vous l'avez déjà vu avec nos parcs éoliens offshore. Ils nous valent aujourd'hui une réputation dans le monde entier, mais nous n'avons réussi que parce que nous avons d'abord construit nos propres éoliennes en mer du Nord. Cela nous a permis de démontrer notre expertise technologique et de la déployer ensuite à l'échelle mondiale. Si nous voulons faire de même avec la technologie de l'hydrogène, nous devons aussi produire nous-mêmes de l'hydrogène. En effet, si nous ne pouvons pas démontrer notre technologie, il sera beaucoup plus difficile d'être pris au sérieux par les acheteurs potentiels. »

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