Rencontre avec Paul Ockier, General Manager Vlaams Netwerk Watertechnologie
22/01/2018
« Nous devons choisir la qualité de l’eau ‘adéquate’ pour chaque application »
Comme son nom l’indique, le Vlaams Netwerk Watertechnologie (Réseau flamand des technologies de l’eau) est un centre de connaissance voué aux technologies de l’eau. Il va de soi que le traitement des eaux usées en constitue une facette importante mais l’organisation se charge également d’inventorier des solutions durables en vue de récupérer de l’énergie et des matières premières dans l’eau…
Le Vlaams Netwerk Watertechnologie est une organisation à but non lucratif qui souhaite renforcer la compétitivité de ses membres –composés d’installations de recherche et d’entreprises en lien direct ou indirect avec la technologie de l’eau– grâce à l’innovation. «Le lien avec les centres de recherche est très important pour nous, car nous réunissons ainsi les connaissances nécessaires sur le plan technique», précise Paul Ockier, General Manager du Vlaams Netwerk Watertechnologie.
Projet Blauwe Cirkel
«Par ailleurs, nous avons déjà mis sur pied plusieurs projets en collaboration avec ces centres, comme «Blauwe Cirkel» (Cercle Bleu) et « IntelSens ». Le projet «Blauwe Cirkel» se concentre sur les technologies pour le cycle industriel de l’eau, en mettant l’accent sur le recyclage durable de l’eau et l’extraction d’énergie et de matières premières –comme les sels– des cours d’eau. L’objectif ultime est de boucler le cycle de l'eau.»
Optimiser le traitement des eaux usées avec des capteurs intelligents
Le projet «IntelSens» porte sur l’utilisation de capteurs intelligents dans la gestion de l’eau. Ces capteurs peuvent notamment s’avérer utiles dans les stations d’épuration, où ils peuvent aider à optimiser les processus nécessitant l’ajout d’oxygène aux eaux usées. «Ces processus sont particulièrement intensifs en énergie et les capteurs peuvent donc permettre de réaliser des économies significatives. Mais ils peuvent aussi être utilisés en vue de réduire l’emploi de produits chimiques. Les données des capteurs peuvent en outre être enregistrées dans un système de données intelligent. Nous pouvons ainsi analyser et optimiser de nombreux éléments, en établissant par exemple une comparaison entre les données historiques.»
Choisir la qualité de l’eau «adéquate»
Le point est le suivant: nous ne disposons pas d’un accès illimité à l’eau potable propre. Dans la province belge de Flandre-Occidentale, le niveau de la nappe phréatique a déjà baissé de cent mètres en cent ans. C’est la raison pour laquelle nous devons chercher d’autres sources d’eau. Recycler les eaux usées est l’une des solutions. Le recyclage de l’eau –même s’il ne s’agit pas d’eau potable– peut se révéler une alternative intéressante pour certaines applications.
«Nous avons encore tendance à nous tourner immédiatement vers la meilleure qualité d’eau possible pour n’importe quelle application. Tandis que dans certains cas –s’il s’agit d’eau utilisée pour refroidir des installations industrielles, par exemple– nous pourrions aussi bien utiliser de l’eau moins pure. Autrement dit: nous devons apprendre à utiliser la ‘qualité d’eau adéquate’ pour chaque application spécifique.»
Eau = Énergie
Le Vlaams Netwerk Watertechnologie cherche également des moyens pour extraire plus de valeur de l’eau : d’une part, de matières premières, comme certains sels ou métaux, et, d’autre part, de l’énergie.
«Dans le futur, nous voulons également travailler sur le lien entre l’eau et l’énergie. Imaginez, de l’énergie peut être générée en mettant en contact de l’eau salée et de l’eau douce. Ou encore, vous pouvez récupérer de l’énergie à partir de l’eau chaude, par exemple via des tuyaux d’évacuation. De cette manière, les entreprises pourraient aussi récupérer la chaleur de leur eau à usage industriel ou de l’eau de refroidissement. Dans le cadre de la liaison Oosterweel, la ville d’Anvers construit actuellement un grand système d’évacuation qui sera relié à un réseau de chaleur.»